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mercredi 25 février 2015

Lyon 8

Sans doute il faudra vieillir et s'apaiser, non, pas pour avoir vécu pas pour avoir engrangé de quoi raconter les histoires de tout le monde à tout le monde non les histoires de la vie les mêmes hautes et basses comme les sons la mer / les musiques pas pour avoir engrangé non les fruits, secs les fruits de quels arbres aussi ? Engrangé quoi et dans quels greniers de la poussière un peu, des os. Un peu de blanc de roches un peu des creux de la Loire. Engrangé le fleuve ? non comme si la mer aussi fut engrangée Alors quoi ? des souvenirs, il y aura surtout des morts et des lieux auxquels nous aurons survécu Alors engrangé quoi ? l'absence un peu et des mains muettes des yeux verront des villes Pourquoi ce nous puisque seul le seul engendre, un peu de terre pour avancer ou se tenir plus loin se recouvrir.

Jamais balancés les bras les pierres pour engendrer et de quels solides aussi ? Sans doute il faudra vieillir et s'apposer, non, pas pour s'apposer aux feuilles ni aux troncs, pas aux branches non plus de quelle corde pendue à quoi bon, mais se laisser vieillir et partir vers où la mer nous laissait aux chevilles tressées par les eaux. Quoi ? encore se griser encore attendrir la terre mais quelle terre aussi ce lieu plongé entre tes doigts les miens ces doigts de sel qui filtrent on ne sait jamais la mer son rêve la mer rêvée plus vraie rêvée la mer son odeur salée. A la fin il y a vieillir et cette saignée inodore incolore savourée. J'attends mais déjà engrangée moi dans cette vie là et la mer filtrée entre mes doigts c'est la lumière blanche le fluide blanc pas invisible oui vu, peut-être le tendre engendré qu'entre mes doigts levés sous mes yeux je vois : la poussière un peu de pollen sur la mer l'anthère oui mes yeux engrangés encore sous la terre engendrée par vieillir alors attendri dans la lumière même l'insensée.